J'arrête le télétravail

✒️ Enzo Sandré · 📆 01/09/2020

Je suis devenu indépendant en avril, pas forcément la meilleure période pour démarrer une activité. Après quelques missions courtes, j’ai décidé de tenter une mission longue en régie, majoritairement en télétravail. J’ai donc repris la routine du bureau, ses horaires, sa hiérarchie. Après 3 semaines, j’ai arrêté la mission. Le télétravail n’est pas ce que je croyais.

Ma principale erreur fut de confondre télétravail et autonomie, mission longue et régie, indépendance et artisanat. J’ai cru naïvement que le statut de freelance donne par lui-même une certaine autonomie, c’est une erreur : il est parfaitement possible de trouver des missions en simili-salariat via des ESN (avec tous les risques de requalification en CDI par les prud’hommes qui vont avec). Si, comme moi, vous êtes devenu indépendant pour être autonome, ce mode de fonctionnement ne vous conviendra pas.

Je suis un artisan du logiciel. Cela signifie que je veux porter la responsabilité complète de toute tâche que l’on me confie.

En bref, je veux satisfaire un client ayant un besoin, non un employeur donnant des directives. Souvent, cela impliquera la production de logiciels, mais pas systématiquement. Ce choix est une question de fond, indépendante des tournures contractuelles capables de « simili-salarier » un indépendant. Le télétravail n’y change rien, sinon un peu de confort.

Cette unique mission en régie a été l’occasion de faire le point avec moi-même et de me rappeler pourquoi j’exerce ce beau métier. La liberté a ses défauts, principalement en France où être indépendant est un chemin de croix fort coûteux (URSSAF, compta, impôts, banques, etc.), mais après y avoir goûté je n’y renoncerai plus. L’authentique indépendance de l’artisan, propriétaire de son métier, seul responsable de sa formation et de son agenda, est trop belle pour être abandonnée.

Enzo Sandré