Compte-rendu de la conférence : Pourquoi la puissance ?

✒️ Enzo Sandré · 📆 12/10/2015 · 🗞️ Publié dans l'AF2000 · 🦉 Intelligence Économique

Vendredi 9 octobre dernier, l’École de Guerre Économique et la revue Conflits démarraient un cycle de conférences sur la puissance. Le premier volet avait pour problématique « Pourquoi la Puissance ? ». L’intervenant, Gérard Chaliand est un géo-stratège, spécialiste de la guérilla et du terrorisme. Il nous a livré son analyse des grands conflits géopolitiques actuels, tout en gardant la puissance comme fil rouge. Résumé.

Puissance est un mot tabou dans le vocabulaire français. Sous prétexte que certains en ont abusé par le passé, nous serions condamnés, tels des feuilles mortes, à nous laisser emporter par le vent ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Pendant que la France détruit sa puissance, d’autres font usage de la leur et abusent de notre faiblesse pour faire primer leurs intérêts chez nous. Perdre son rang parmi les puissances n’est pas anodin, un peuple qui refuse d’être puissant est condamné à perdre son influence puis à voir sa population s’appauvrir – en attendant la servitude.

L’Histoire regorge de puissances déclinantes, ayant perdu toute influence jusque chez elles. La Perse, la Chine, l’Inde ou la Turquie ne sont pas des émergents mais bien de ré-émergents, souligne le conférencier. La puissance n’est pas l’apanage des grands, qui peuvent être gênés ou rattrapés par de plus petits ensembles. La pugnacité compte plus que la taille disait le stratège hindou Kautilya, auteur du traité Arthashastra.

Aujourd’hui la France doit retrouver sa puissance, non seulement pour mettre fin au règne de l’étranger, mais également pour combattre la finance apatride, qui se verrait bien Calife à la place du Calife, décidant même de ce qui est souverain. L’intervenant a clos son propos en égrenant une liste de blocages imputables au calendrier politique : Obama prisonnier de ses promesses électorales sur la Syrie ou Hollande incapable d’assumer une guerre auprès de son électorat. Décidément, la démocratie a du mal avec la puissance : Les échéances électorales agissent comme un couperet sur une politique étrangère déjà bien falote.

La prochaine conférence du cycle « Puissance 21 » aura pour problématique « Qui détient la puissance dans le monde ? » par Pascal Gauchon, directeur de la revue Conflits. Plus d’informations sur le site de l’École de Guerre Économique (ege.fr).

Enzo Sandré